Les Akki vivaient dans l’immensité des montagnes enneigées, là où l’air vif gelait le sang et raidissait la chair.
Orcs massifs aux peaux tannées par le froid, ils arboraient des crocs jaunâtres et des yeux fous brillant dans la tourmente.
Leurs campements, dressés sur des plateaux venteux, se réduisaient à des huttes grossières, faites de peaux de bêtes et de bois mort.
Les Akki n’avaient pour richesse que leur férocité et leur résistance inhumaine aux rigueurs de l’hiver. Quand la tempête hurlait, ils chantaient en chœur, martelant la neige dure avec leurs lourdes haches, célébrant la terre cruelle.
Ils chassaient grands yaks, les ours polaires ou les loups, traquant leur proie dans un silence blême, guidés par leur odorat implacable.
Leur langage, un mélange de grognements et de jurons gutturaux, résonnait entre les pics, effrayant voyageurs et ennemis.
Il n’y avait ni pitié ni compassion chez eux : la faiblesse, tout comme la bonté, était méprisée, jetée aux crevasses sans regret.
Jadis, d’autres clans tentèrent de grimper jusqu’à leurs terres, mais on ne retrouvait jamais que des lambeaux de vêtements et des os rongés.
Les Akki, avec leurs muscles noueux, pouvaient soulever d’un geste un rocher gelé ou briser le crâne d’un guerrier armé.
Quand l’appel des Kuma-nie retentit, exigeant des champions pour les jeux de l'Arène, un frisson parcourut leurs rangs.
L’arène, loin de la neige et des rafales, serait un terrain inconnu, mais leur soif de carnage n’en serait que plus grande.

Leurs champions, cuirasse de givre sur la peau, descendirent des sommets comme un démon lâché dans la plaine. Les autres clans, qui connaissaient leur réputation, priaient pour que le froid des hauteurs ne s’invite pas dans leurs cœurs.
Ainsi, la férocité implacable des orcs des neiges s’apprêtait à entrer dans la danse sanglante des jeux.