Les Kappa vivaient dans des marais étouffants, là où le sol spongieux laissait filtrer un filet d’eau trouble, mêlé de vase. Ces créatures, proches de gobelins rachitiques, se mouvaient en silence, leurs corps sombres et leurs yeux perçants luisant à travers les roseaux. Leur tanière, un réseau de grottes humides sur un ancien lit de rivière, résonnait de murmures sifflants et de ricanements sinistres. Les Kappa n’étaient pas forgerons ni cavaliers, mais des assassins nés, excellant dans l’art de la surprise et du guet-apens. La nuit, ils sortaient pour dépouiller les voyageurs isolés, volant armes, vivres et âmes sans le moindre remords. Cruels, ils se complaisaient dans la souffrance, piégeant les sentiers détrempés de pièges rudimentaires mais mortels. Les clans adverses apprenaient à craindre leurs yeux brillants dans l’obscurité, signe avant coureur d’une attaque imminente. Leur chef, un gobelin hargneux, guidait le groupe avec des grognements secs, exigeant une obéissance totale et immédiate. Ces créatures miséreuses comprenaient pourtant la valeur de l’alliance, se liant parfois à d’autres clans pour frapper un ennemi commun. Ils n’avaient ni honneur, ni code, seulement une soif insatiable de chaos et de pillage. Quand les Kuma-nie instaurèrent les jeux de l'Arène, les Kappa y virent une nouvelle opportunité de semer la peur. Leurs champions, petits et difformes, pouvaient se glisser sous les racines, grimper aux saules, disparaître à la moindre éclaircie. Les autres combattants redoutaient leur présence silencieuse, leur cruauté sournoise et leurs armes empoisonnées. Même sans remporter la couronne, la simple mention du nom “Kappa” était assez pour faire blêmir les guerriers les plus aguerris. Ainsi, tapies dans l’ombre marécageuse, ces ignobles créatures, véritables gobelins des eaux, forgèrent leur sinistre réputation.